Comment faire de votre enfant un champion? L’effet Pygmalion

QUELS BENEFICES ALLEZ-VOUS GAGNER
EN LISANT CET ARTICLE ?

Vous allez comprendre que vos croyances ont un impact significatif sur votre enfant

effet pygmalion

CE QUE VOUS ALLEZ DEVELOPPER

Des pensées et un discours qui favorisent la réussite.

I. L'EFFET PYGMALION RACONTE EN HISTOIRE

Pour vous expliquer cet effet Pygmalion, je vais vous raconter une histoire personnelle qui a fortement marqué et influencé mes choix d’adulte.

 

Cette histoire se passe au collège. Bien qu’ayant été une brillante élève en primaire et en 6e, la 5e s’était si mal passée (notamment avec certains de mes professeurs) que j’avais adopté la croyance que j’étais nulle et que je n’arriverais à rien. Il n’y avait rien à faire. C’était la fatalité. C’est donc avec cet état mental que je commençais mon année de 4e.

Fort heureusement, j’ai eu la chance d’avoir en 4e un professeur principal, M. Huort, qui me permis de redevenir une élève excellente mais surtout, qui créa en moi une profonde transformation.

Voici comment commença notre première rencontre.

Nous venions juste de rentrer dans la salle. Il faisait encore chaud car c’était le premier jour de rentrée. Nous étions tous à la fois excités et inquiets car on nous avait prévenu que cette année allait être très difficile…

J’avais, pour ma part, trouvé ma place à côté d’une fenêtre et d’un radiateur. « Parfait, me disais-je, le temps passerait plus agréablement. » Pour moi cette année était déjà perdue. J’allais à coup sûr tout échouer. J’étais nulle. Il me restait juste à attendre que l’année passe rapidement bien blottie à côté du radiateur… Le professeur initia le cours par une question atypique qui me sortit de mon dialogue intérieur :

« Qui pense être le pire élève de mathématiques dans cette classe ? »

Aussitôt, je levai la main. Monsieur H. se tourna vers moi et d’un ton solennel m’annonça ces mots qui resteront à jamais gravés en moi :

« Toi, comment tu t’appelles ?

          Estelle.

          Bien. Tu détestes les maths ?

          Oh oui !

          Alors, je te promets qu’à la fin de l’année tu seras la meilleure en algèbre et que l’année prochaine, car je vous aurai l’année prochaine aussi, tu seras la meilleure en algèbre et en géométrie ! »

Ceci me fit bien rire les premiers jours. On prenait ce professeur pour un illuminé. Comment pouvait-il faire de moi une élève talentueuse alors que j’étais une cancre rebelle complètement idiote ?

Pourtant, ce professeur n’en démordit pas. J’en étais capable et le temps allait le démontrer.

 

Jour après jour, ses attentes restaient les mêmes : j’étais une élève talentueuse. Il me voyait comme la meilleure et me donnait encore plus d’exercices que les autres pour satisfaire mes besoins d’apprendre. Ce n’était qu’une question de temps avant que mon potentiel fasse jour.

Et ce qui devait arriver arriva. Après des heures et des heures de travail acharné, j’étais devenue la première en algèbre (meilleure même que l’intello de la classe) !

Il avait gagné son pari. Il l’avait tout simplement gagné car il n’avait jamais douté. Il avait toujours projeté sur moi cette vision de première de la classe.

Et l’année suivante, vous l’aurez deviné, j’étais la meilleure en algèbre et géométrie ! Pari gagné pour ce Grand Homme !

 

Grâce à lui, en grande partie, j’ai compris que je pouvais tout réussir, que tout le monde pouvait atteindre ses rêves à la condition d’y croire fermement.

 

Ce n’est que bien plus tard, en faculté de psychologie, que je pris conscience que cette expérience était une parfaite illustration de l’effet Pygmalion étudié par Rosenthal et Jacobson en 1963 à l’école « Oak School ».

EN RESUME

Ce professeur avait la certitude que je parviendrais à devenir la première de la classe en mathématiques. Et bien que je ne partageasse pas cette croyance, ses attentes se concrétisèrent.

Nos croyances et attentes influencent et créent un comportement chez autrui. C'est l'Effet Pygmalion.

II. QU'EN DIT LA SCIENCE ?

1) Une expérience menée sur des rats

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Dans cette expérience, Rosenthal a pris 12 rats au hasard qu’il a séparés en 2 groupes égaux (Dans un groupe, il était dit aux étudiants que les rats étaient très intelligents et qu’il fallait s’attendre à des résultats exceptionnels. Alors que dans le second groupe, on avait annoncé aux étudiants que les performances des rats étaient médiocres et qu’il fallait s’attendre à ce qu’ils ne parviennent pas accéder à la sortie du labyrinthe. Puis il a demandé pour chacun des rats à un étudiant de faire traverser au rat un labyrinthe.

Les résultats furent étonnants : Les rats du premier groupe eurent de brillants résultats. A l’inverse, les rats du deuxième groupe eurent de mauvais résultats (certains sont même restés sur la ligne de départ !)

 

Incroyable n’est-ce-pas ? Nos attentes peuvent même influencer des animaux !

2) Expérience menée avec des enfants

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Suite à ces résultats, Rosenthal se dit que « Si des animaux considérés comme plus brillants par leurs dresseurs devenaient effectivement plus brillants grâce aux préjugés favorables de ceux-ci, cela pouvait être vrai aussi pour les écoliers ».

Pour sa seconde étude (en 1968), il alla, conséquemment, dans une école. Il choisit une école de San Francisco où les échecs étaient nombreux.

En début d’année, il fit passer des tests de coefficient intellectuel aux élèves et sélectionna au hasard 5 enfants par classe. Il déclara aux enseignants qu’ils avaient fait passer un « tout nouveau test mis au point à Harvard, et destiné à détecter les élèves susceptibles de progresser de manière spectaculaire pendant l’année à venir » et que ces 5 élèves avaient obtenu d’excellents résultats, ce qui annonçait d’importants progrès au cours de l’année.

 

A la fin de l’année, Rosenthal fit repasser les tests de QI aux élèves. Il observa que les résultats des élèves « prometteurs » (notamment ceux des CP et CE1) avait augmenté. Par ailleurs, les enseignants percevaient ces élèves comme plus performants et agréables.

III. 4 CLES
POUR CREER DU CHANGEMENT CHEZ VOTRE ENFANT GRÂCE A L'EFFET PYGMALION

1)    Quand votre enfant n’y arrive pas, répétez-vous « Si d’autres y arrivent, alors mon enfant peut y arriver aussi ! Ceci est juste une question de temps ! »

2)    Si votre enfant à des difficultés, il est fort à parier que la méthode ne soit pas adaptée. Peut-être votre enfant à un déficit d’attention, un trouble de la mémoire, un manque de motivation. Dans ce cas, cherchez d’autres méthodes pédagogiques : la pédagogie positive, les cartes/images mentale et le sketchnoting peuvent être des méthodes efficaces pour mieux aider votre enfant et cesser de vous arracher les cheveux.

En somme, s’il n’y arrive pas, rien ne sert d’y aller en force. C’est juste que la méthode d’enseignement ne s’adapte pas bien à ses particularités.

3)    Pensez à quelque chose que votre enfant réussit vraiment bien, à une réussite ou un talent particulier et dites-vous : « Mon enfant a démontré qu’il était doué pour faire…, il est donc capable d’y arriver ici aussi. »

4)    Enfin, souvent on voit l’échec comme quelque chose de négatif car cela est souvent accompagné de souffrance ou de tristesse. Les gens cherchent alors à l’éviter à tout prix afin d’éviter les conséquences négatives. Il est vrai que la situation d’échec peut nous laisser impuissant, triste voire même dépressif. Mais, dans bien des cas, il souvent (dans un second temps) un moteur de changement. Car l’échec nous pousse à penser autrement, à chercher des stratégies compensatoires qui peuvent par la suite devenir de réels atouts qui amènent une richesse personnelle.

Dans ce cas que faire lorsque vous réceptionnez les émotions négatives et le découragement de votre enfant ?

Dans un premier temps, il est important de montrer à votre enfant que vous comprenez ce qu’il vit et que vous êtes bienveillant et empathique. Pour cela, la communication non violente (CNV) est l’idéale.

 

Dans un second temps, il est important de montrer à votre enfant tout ce que cette expérience lui a apporté. Votre feed-back positif lui permettra d’adopter un état d’esprit de gagnant !

Pour découvrir
la communication non violente

COMMENT FAIRE DE VOTRE ENFANT UN CHAMPION ?
RESUME AVEC UNE VIDEO YOUTUBE

BIBLIOGRAPHIE

          Rosenthal, R. & Jacobson, L. (1971). Pygmalion à l’école. Paris : Casterman.

          Rosenthal R. et Jacobson LF., « Teacher Expectation for the Disadvantaged », Scientific American, vol. 218, no 4, 1968, p. 19-23.

          David Trouilloud et Philippe Sarazin « Les connaissances actuelles sur l’effet Pygmalion : processus, poids et modulateurs ». Revue Française de Pédagogie, n° 145, octobre-novembre-décembre 2003.

 

          Marshall B. Rosenberg (2019). Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : Nouveaux horizons.

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